Allez j'ouvre LE sujet technique de ce championnat de France.
Tout d'abord pour vous dire que j'emmènerai un exemplaire de mon compte rendu du CNEC 2008 pour qu'on le lise et le commente ensemble pendant le voyage. C'est pas un coup de mégalo je vous rassure, du style : "lisez mes aventures c'est génial !", mais plutôt que je pense que la manière d'aborder cette série de SnG est vraiment atypique et mérite qu'on discute longuement sur les ajustements à faire. Et justement je pense avoir un peu cerné certains aspects de ces ajustements lors de la dernière finale.
Pour en revenir au sujet, j'ai joué hier soir le tournoi en équipe véritablement comme un premier test à ce que sera la finale, même si le nb de joueur sera différent (20 contre 8 hier soir), je pense qu'on peut retrouver pas mal de points communs au niveau de la structure et du jeu en équipe.
Alors je vous propose 4 mains, que j'ai jouées hier soir et qui me semblent très intéressantes à commenter (je laisserai Tonio ajouter une autre hyper intéressante avec ses JJ).
La première main : Bataille de blindes.
Bs : 75/150
Je suis BB (6500 de stack). Tout le monde passe, la SB, Seryot (4700 de stack), me regarde et me dit (pensant sans doute comme à peu près 95% du field de la LRP que je suis un taré maniaco aggressif) : "combien il faut je mette pour que tu me relances pas ?" et complète les 75 (lol). J'ouvre AKoff, et raise à 550 (cher car je suis convaincu qu'il va call toute sa range même à ce prix là, j'ai donc dans l'idée de faire enfler le pot directement pour prendre un max de value sur un A ou un K).
flop : 9d9s3d. Il prend son temps et check, je réfléchit 3 plombes et finit par checker (en individuel je CB 3/4 pot 99% du temps ici, c'est donc là que vient s'ajouter le principe que je m'étais déjà fixé en 2008 de sauvegarder au max son stack, hors là le CB me reviens en gros à 1/6 de mon stack, et je lui offre en plus la possibilité de shove en bluff, où je serais défitivement dans la merde).
turn : jh. Il met 750, je réfléchi et passe. En résumé d'un point de vue "prise de risque 0%" qui doit être le principe de base de notre jeu en équipe je suis assez content de mon play sur cette main... A vous de commenter.
La deuxième main : Coin flip à 4 left
Bs : 200/400
Je suis en BB (13800 de stack, chipleader après avoir martyrisé la table sans jamais prendre de risques - sous entendu : qui impliqueraient que je tombe en dessous de 10BB), Romino au bouton (stack à 4500) open raise à 1075. Il a laché quelques boutons mais relativement actif quand mm, ça m'a fait d'ailleurs très plaisir de te voir manier ton SnG comme ça Romino
tu m'a posé pas mal de problèmes ! Bref, range assez large en partant des AX, en passant par les suited connectors et les broadways pour arriver aux premiums
SB fold et j'ouvre 77 en BB. Je choisis de shove pour 3 raisons :
la plus importante => si je perd ce coup, je suis toujours au dessus des 20BB, donc aucune prise de risque
=> j'estime sa range large, je pense qu'il peut passer et garder 11BB
=> s'il paye, je suis souvent en coin flip, ce qui ne me dérange pas du tout, au contraire même, vu que si je gagne le flip je passe énorme chip leader et je me débarrasse du joueur le plus dangereux à table
fin de l'histoire : Il call avec AJ (bon call je pense contre un joueur de mon profil) je perd le flip et regagne tt ce que j'ai perdu sans quasiment voir un flop et en engageant jamais mes 10 dernières BB que je surprotège tout au long du SnG.
A vous de commenter ! Auriez - vous jouer le coup comme ça, feriez - vous le même move avec 7100 de stack ?
La troisième main : le 3bet light en late game à 4left => Ajuster ses sisings
Bs : 250/500
Romino (12000 de tack) UTG raise à 1375 (très actif, il m'a piqué le role de martyriseur de la table
), Bouton passe, je suis en SB (8300 de stack) avec 9hTh et comme je l'ai dit, très calme depuis le flip perdu, donc une bonne image. Je choisi ce spot pour 3bet à 3125. les raisons :
=> je suis dans la zone critique des 15-20BB, zone dans laquelle il est très intéressant de placer ce genre de move si l'image le permet
=> je ne prend pas de gros risques, car je garde tjrs mes 10BB (ce qui au vue de la structure est une bonne réserve) en cas de 4bet.
=> si je suis call, j'ai une main a potentiel (bien sûr je ne tenrait pas ici de CB shove en bluff, ce serait complètement contraire au jeu d'équipe)
=> j'ai une bonne image, il est très agressif depuis plusieurs orbites et avec mon sising je fait semblant de me commit, très dur donc pour lui de payer.
fin du coup : il passe et me voila au dessus des 20BB et à 2 pas du chipleader. Je vous laisse commenter celle là car la discussion des 3bet light en late game et également de l'ajustement extrème des sising des raises, 3bets va être primordiale pour le CNEC.
4ème main : Le steal
Voila un play standard de mon éventail que j'ai bossé et rebossé, inspiré des meilleurs pro de full tilt à l'époque où je bourrinais les 45j (42% de ROI sur 350 games).
Bs : 500/1000 4lefts
UTG fold, je suis au bouton (13100 de stack - chipleader) avec 55. La SB solide est à 8000, Romino en BB est à 12000. J'open shove mes 13BB. Raisons :
=> ma raise standard sera à 2250, ce qui laisse pile la place aux deux joueurs de 3bet shove avec une range large, et je serais obligé de passer. Si je raise plus cher, mettons 3000, je suis commit contre la SB, et perd boucoup trop si BB 3bet. Par contre en open shove je prend un pot à 1700 en mettant énormément de pression sur mes adversaires (particulièrement sur Romino, qui ne peut payer ici qu'avec une range très resserrée).
Petite précision, je fait ce move avec toute ma range de raise ici : A8+, KJ+, 55+. je vous laisse commenter.
Donc en résumé sur ce que j'ai pu voir hier soir : faire TRES attention à ses sisings, prendre bien son temps avant chaque raise ou call pour évaluer le stack de son adversaire, son propre stack et choisir le sising parfait. Ne jamais s'embarquer dans un coup qui potentiellement peut nous amener à risquer ces fameuses 10BB de réserves, et donc abandonner tout coup à haute variance, éviter les showdowns au maximum (je m'en était déjà rendu compte en 2008).
Bonne lecture