Quel tacle !
Ah ah ! Je m'amuse !
Il me baisera des baisers de sa bouche ;
oui, tes étreintes sont meilleurs que le vin.
A l'odeur, tes huiles sont bonnes, ton nom est une huile jaillissante ;
aussi, les nubiles t'aiment.
Tire-moi derrière toi, courons !
Comme un pommier parmi les arbres de la forêt,
tel est mon amant par les fils.
Je désirais son ombre, j'y habite ;
son fruit est doux à mon palais.
Il m'a fait venir à la maison du vin ;
son étendard sur moi, c'est l'amour.
Soutenez-moi d'éclairs, tapissez-moi de pommes :
oui, je suis malade d'amour.
Sa gauche dessous ma tête, sa droite m'étreint.
Je vous adjure, filles de Jérusalem,
par les gazelles ou par les biches,
n'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour avant qu'il le désire !
La voix de mon amant ! Le voici, il vient !
Il bondit sur les monts, il saute sur les collines.
Il ressemble, mon amant, à la gazelle ou au faon des chevreuils...
Le voici, il se dresse derrière notre muraille !
Il guette aux fenêtres, il épie aux treillages !
Il répond, mon amant, et me dit : Lève-toi vers toi-même !
ma compagne, ma belle, et va vers toi-même !
Oui, voici, l'hiver est passé,
la pluie a cessé, elle s'en est allée.
Les bourgeons se voient sur terre,
le temps du rossignol est arrivé,
la voix de la tourterelle s'entend sur notre terre.
Le figuier embaume ses sycones,
les vignes en pousse donnent leur parfum.
Lève-toi vers toi-même, ma compagne, ma belle, et va vers toi-même !
Ma palombe aux fentes du rocher, au secret de la marche,
fais-moi voir ta vue, fais-moi entendre ta voix !
Oui, ta voix est suave, ta vue harmonieuse.
Mon amant à moi, et moi à lui, le pâtre aux lotus.
Jusqu'à ce que le jour gonfle, s'enfuient les ombres,
fais volte-face, ressemble pour toi, mon amant,
à la gazelle ou au faon des chevreuils, sur les monts de la rupture.
Tu es belle, ma compagne !
Détourne de moi tes yeux : oui, ils me fascinent !
Elle est unique, elle, ma palombe, ma parfaite, unique, elle, pour sa mère, immaculée, elle, pour celle qui l'enfanta.
Qui est-elle ? Elle s'observe à l'aube,
belle comme la Lune, immaculée comme le Soleil
et terrible comme un mirage,
tel est ma compagne.
Moi à mon amant, et sur moi sa passion.
Va, mon amant, sortons au champ, nuitons dans les villages !
Matinaux aux vignobles, nous verrons si la vigne fleurit,
s'ouvre le bouton, étincellent les grenadiers.
Là, je te donnerai mes étreintes.
Comme je ne souffre d'aucun sentiment d'infériorité d'être ce que je suis : un homme ! Je refuse d'entrer dans la vieille querelle de la supériorité entre l'homme et la femme, préférant citer des extraits du Poème des Poèmes, qui raconte ce que l'homme et la femme arrivent à faire de mieux lorsqu'ils s'unissent !
A bon entendeur !
Ps : Pour tous ceux qui se sont endormis avant la fin du poème, n'essayez pas de le comprendre, il est aussi incompréhensible, illogique, qu'un coup joué par une femme au poker !
(Il fallait bien ça !)